Je voyais bien que le premier entretien ne fonctionnait pas, j’arrivais pas à le mettre dans la posture de l’auto-direction, et je le revois une deuxième fois et il me dit ben voilà, j’ai acheté un livre de grammaire et je commence à apprendre les déclinaisons en allemand. Et donc on revient à ses objectifs, quels étaient vos objectifs ? Mes objectifs c’est de me débrouiller en Allemagne quand je vais y passer des week-ends. Alors quel rapport il y a entre votre apprentissage des déclinaisons et puis votre objectif ? Alors évidemment un peu difficile. Et il commence à me dire mais alors ça veut dire que moi je peux faire autre chose que ce qu’on a toujours fait pour moi pour que j’apprenne des langues ? Ben je dis oui, on va commencer à poser les questions, je vous passe les détails, on commence à poser effectivement sur la table ses objectifs, ce qu’on pouvait éventuellement faire etcetera. Et voilà, mon lascar il s’en va et il revient quinze jours après, il avait commencé à s’enregistrer à partir de petits films qu’il avait récupérés sur Internet, à enregistrer des productions en allemand et il avait pris des contacts avec des germanophones et il me demandait ce qu’il pouvait en faire, enfin bref, il était engagé dans le processus. Et donc ça c’est vraiment un grand souvenir parce que c’est quelqu’un qui ne se faisait pas confiance, qui pensait que y avait que les autres pour lui faire apprendre des langues, il s’est débrouillé tout seul.
S’engager avec confiance dans un processus personnel
Claude Normand décrit une expérience avec un apprenant qui a eu du mal à démarrer son apprentissage et à intégrer les principes de l’apprentissage auto-dirigé.
A propos des apprenants