Surmonter une difficulté

Emmanuelle Carette raconte une expérience difficile qu’elle a rencontrée en tant que conseillère.

Une étudiante de français langue étrangère avec qui je pensais pouvoir parler anglais et en fait je m’étais trompée sur cette possibilité donc nous n’avions pas de langue commune, pas de langue véhiculaire suffisante pour nous comprendre. Dans ce cas là le conseil est impossible donc il faut essayer de faire quelque chose, d’amener petit à petit à faire du conseil et c’est impossible donc on se heurte à une impossibilité. Tout ce que j’avais réussi à lui faire comprendre à cette apprenante c’était que j’étais pas là pour corriger ses fautes, donc qu’elle vienne me voir en ayant déjà repéré les endroits où elle avait des problèmes donc c’est ce qu’elle faisait, elle était plutôt stakhanoviste, elle travaillait énormément, elle était débutante en français au départ, et donc elle avait pris, j’avais été obligée de lui donner une méthode de français parce que ce qu’on fait en général c’est plutôt qu’on prend des morceaux de ce qui nous intéresse à droite et à gauche mais là comme il y avait aucune possibilité de lui expliquer le pourquoi du comment en fait elle avait adopté une méthode et elle faisait absolument tout, ce qui du point de vue de l’apprentissage n’est absolument pas nécessaire puisqu’il n’était pas nécessaire qu’elle s’engage dans tous les exercices qui étaient proposés. J’avais essayé de le lui dire, elle m’avait fait oui oui poliment et puis elle était repartie et chaque fois elle revenait en ayant fait tous les exercices et en ayant surligné ce sur quoi elle voulait encore des explications. Donc c’était pas de l’apprentissage autodirigé, mais il a fallu que ce soit comme ça pendant plusieurs fois, enfin pendant déjà toute une série de conseils, cela faisait 8 ou 9 entretiens de conseil, elle s’est réinscrite, parce qu’ elle aimait bien, elle trouvait que c’était très bien, à la fin de la deuxième série elle commençait à progresser quand même suffisamment on commençait à pouvoir un petit peu discuter de ce qu’elle faisait, mais elle lâchait pas, elle était passée au tome suivant de la méthode et elle le lâchait pas, j’avais beau lui proposer d’autres choses elle faisait pas, voilà ça c’était un souvenir très très pénible mais qui en fait était lié à une mauvaise évaluation au départ des conditions dans lesquelles allait se passer cet apprentissage. On avait cru qu’on pourrait communiquer en anglais, et on ne pouvait pas le faire.

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